Posté le : 18 Jan 2024 - Temps de lecture estimé : 5 minutes

Au lycée la Jonchère, des innovations pour la concentration et la mémorisation

Toujours à l’affût des meilleures idées pour soutenir les apprentissages et aider les élèves à progresser, l’équipe de La Jonchère a mis en place deux initiatives originales avec des objectifs très précis : gagner en concentration et en mémorisation. On vous explique tout ! 

Les neurosciences l’ont prouvé, le sommeil est l’allié de la mémorisation. Plus spécifiquement, le sommeil paradoxal, qui représente 20 % d’une nuit complète de sommeil, est essentiel pour enregistrer les informations reçues dans la journée. Pour optimiser ce process, il est évident que favoriser une durée maximale du sommeil est essentiel. Lorsque l’on sait qu’un adolescent entre 14 et 17 ans a besoin de 8 à 10 heures de sommeil quotidien, on peut comprendre que le travail de sensibilisation sur le sujet est pertinent. À La Jonchère, Karoline, enseignante d’anglais, a pris en main le sujet : « Nous avons tout de suite corrélé le temps de sommeil avec le temps passé sur les écrans et décidé de faire un travail de sensibilisation sur ces deux thèmes », indique-t-elle. Il a semblé très important d’installer un temps d’échanges et de réflexion avec les élèves « sans les moraliser, ni les culpabiliser », précise Karoline



Des outils concrets ont été mis en place pour soutenir cette initiative qui a duré six semaines. Habituellement, les élèves remplissent des « fiches d’exercices » qui récapitulent leur travail quotidien après chaque cours, précisant le nombre d’exercices effectués par matière. Ces fiches permettent de comptabiliser un volume de travail et servent de base d’échanges lors de l’entretien individuel hebdomadaire avec les enseignants. Karoline explique que cette fiche a été utilisée pour permettre de poser trois nouveaux indicateurs : « chaque jour, les élèves y ont évalué leur pourcentage de concentration pendant le cours, puis indiqué le nombre d’heures passées sur les écrans et le nombre d’heures de sommeil de la veille. » Six semaines d’expérience ont suffi pour établir des statistiques très nettes et très parlantes : la conséquence du manque de sommeil influe directement sur la capacité de concentration et surtout, les graphiques ont montré que lorsqu’ils dorment suffisamment, les élèves sont dans un tout autre état d’esprit pour pouvoir travailler. Or, « le relevé quotidien des fiches nous a montré que la majorité des enfants est en déficit de sommeil », constate Karoline.

Pour compléter cette démarche axée sur la mesure, des ateliers de conseils et de sensibilisation ont été animés par les enseignants pendant 15 jours. Cela a permis aux élèves de prendre conscience des enjeux de la qualité de leur sommeil et de constater qu’ils ne dorment pas assez. « Certains d’entre eux arrivent le matin tout contents de déclarer : j’ai dormi 8 heures cette nuit ! », raconte Karoline. Un élève de 2nde a inscrit dans ses objectifs « Je suis toujours un peu fatigué, je devrais manger et aller me coucher plus tôt la semaine prochaine.» Une autre s’est réjouie de constater, à chaque point hebdomadaire, que son temps d’écran avait diminué : «  Dès que je sens que je vais consulter mon portable, je vais m’asseoir au piano  quelques minutes !  »  Ces petites victoires sur eux-mêmes ne peuvent qu’être bénéfiques pour leurs apprentissages. 



Carte de réactivation, moteur de mémorisation

Un autre axe d’innovation à La Jonchère : les outils de mémorisation. Amandine, responsable pédagogique, rappelle que « la répétition fait partie des piliers de l’apprentissage à La Jonchère. » C’est pourquoi des cartes de mémorisation basées sur un principe de répétition programmée ont fait leur apparition. S’appuyant sur la courbe de l’oubli (ou courbe de Hermann Ebbinghaus) qui constate la perte d’une information par le cerveau humain au fil du temps, les enseignants ont  imaginé des « cartes de réactivation » de la mémoire. « Il s’agit de constituer une carte questionnant une notion et d’en programmer l’utilisation à 1 jour, 7 jours, 30 jours et 60 jours », explique Amandine. Ces cartes sont rangées dans une boîte et au jour de leur réactivation, un enseignant s’en saisit pour l’utiliser dans la classe : « Cela ne doit pas prendre plus de 5 minutes, précise Amandine. L’enseignant pose la question à réviser à la fin du cours. On imagine qu’au 60e jour, les réponses fusent sans hésitation, preuve que la mémoire a fait son travail d’intégration ! », ajoute Amandine.

L’originalité de la démarche réside aussi dans l’approche collective : « tous les enseignants se saisissent de n’importe quelle carte, même si elle ne relève pas de sa matière ». Un professeur de français peut ainsi réactiver, à partir d’une carte, une notion de géographie ou même de mathématiques par exemple. Cette démarche repose sur un prérequis : la rédaction de la carte par l’enseignant doit être claire et pédagogique pour que tout le monde puisse se l’approprier ! Les résultats de cette expérience originale n’ont pas encore été mesurés, mais « le retour des enseignants qui activent ces cartes est positif ; tout le monde semble conquis par la méthode », conclut Amandine.

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