Mentoring au Lycée La Jonchère : que du positif !
L’entraide et l’apprentissage par les pairs ont toute leur place au Lycée La Jonchère. La mise en place du mentoring en est une parfaite illustration. Pratiqué par les plus grands pour soutenir les plus jeunes, le process est un puits de bienfaits pour tous et pour l’école en général. Comment fonctionne-t-il sein de l’établissement ? Carole, directrice pédagogique et certains élèves l’ayant exercé nous racontent…
Le mentoring remonte à l’Odyssée : pendant sa longue absence, Ulysse avait confié l’éducation de son fils à son ami le plus cher, Mentor. Ce dernier prit la mission très au sérieux et devint une référence pour le jeune Télémaque qui grandit sans son père. C’est dire l’importance du mentor aujourd’hui dans le processus d’apprentissage d’un jeune mais pas seulement ! « Le mentor est une personne-clé dans le partage des connaissances et d’expertises mais aussi dans le développement de la confiance et du bien-être d’un élève », précise Carole. Comment se déroule cette expérience au sein de l’établissement ? Quels en sont les modalités et les résultats ?
Un excellent facteur d’intégration pour les nouveaux élèves
Le Lycée La Jonchère n’est pas comme les autres : pas de notes, pas de sanctions, un petit effectif, de la convivialité. Venant d’un établissement scolaire classique, les nouveaux élèves n’ont pas toujours les codes pour s’y retrouver ! Quoi de plus naturel que de bénéficier de l’expérience des plus anciens pour bien comprendre le fonctionnement et les valeurs ? « Lorsque nous avons dû rappeler les valeurs de l’école aux nouveaux entrants, nous nous sommes appuyés sur nos meilleurs ambassadeurs, nos élèves de seconde qui les avaient intégrées depuis trois ans », raconte Carole. Parmi eux, Lewis qui a soutenu une nouvelle élève atteste : « Je lui ai expliqué, entre autres, que l’école lui offrait toute sa confiance et que c’était à elle de ne pas briser cette confiance en ayant un bon comportement. »
Un process organisé et encadré
Le programme de mentoring a été installé à raison d’une heure par semaine. Certains élèves ont exprimé leur envie d‘encadrer un plus jeune. « Le mentoring repose sur un principe de volontariat. Seuls les élèves disposés à encadrer un autre élève le font, il n’y a aucune obligation », précise Carole. L’équipe pédagogique a identifié le besoin pour certains élèves d’être soutenus et en fonction des affinités, les binômes mentors/mentorés ont été formés. Une fiche de suivi a été élaborée pour que les élèves puissent noter les objectifs, progressions, obstacles éventuels ensemble, le contenu restant confidentiel. Un référent adulte, identifié pour chaque binôme, a gardé ensuite un œil attentif à l’évolution du travail. « Le référent prend connaissance du travail engagé mais n’intervient pas dans la relation, il est surtout un interlocuteur et un soutien pour le mentor, explique Carole. D’ailleurs, il est important de dire à ce dernier que sa mission consiste à écouter, transmettre ses apprentissages et partager son expérience, sans jugement ni surinvestissement de sa part ! »
Plusieurs axes de soutien développés
Au fil du temps, les besoins en apprentissages et un soutien aux devoirs se sont fait sentir. Les mentors, à l’aise avec certaines matières, ont proposé d’aider un élève moins à l’aise. Martin, élève de seconde, a beaucoup aimé soutenir Elio en maths : « J’ai vraiment eu envie d’aider Elio, il a progressé et il s’est mieux concentré. Et puis ça a été un bon moyen pour moi de réviser ! » Ensuite, des questions plus personnelles ont surgi, les mentors pouvant alors aider un élève qui a connu les mêmes difficultés que lui : manque de confiance en soi, perte de motivation… Dans ce cas, l’échange consiste à parler des expériences vécues, des émotions ressenties, se rassurer, se soutenir. « Des affinités se sont révélées et nous avons vu des grands et des plus jeunes se rapprocher, en dehors même du cadre du mentoring », se réjouit Carole.
Une relation dans la confiance et la bienveillance
Dans tous les cas, la relation entre le mentor et le mentoré repose sur un pilier solide, la confiance ! L’attitude positive et l’empathie sont la clé du succès d’un bon mentoring. « Un bon mentor doit avoir envie d’aider, se sentir proche de l’autre, avoir confiance en la matière qu’il transmet, être bien dans ses baskets…», dit Carole. De leur côté, les mentorés doivent se sentir à l’aise de poser des questions, d’émettre des craintes quant à leur travail, de soumettre des idées ou leurs besoins. « Les grands sentent que c’est une grande marque de confiance, se sentent investis, prennent au sérieux leur rôle». Pratiqué par les grands pour soutenir les plus petits, ce process actionne de puissants moteurs de confiance et de progrès à la fois pour le mentoré et pour le mentor.
Des bénéfices pour tous
Quoi de plus valorisant pour un élève que se sentir utile en prenant un rôle de guide expérimenté ? Juliette qui a échangé ses compétences en coding informatique avec deux plus jeunes avoue que l’expérience lui a permis de se sentir « super fière » . « En plus, j’ai vraiment eu l’impression de les aider en enrichissant les projets de coding qu’ils avaient développés », ajoute- t-elle. Autre bénéfice, et pas des moindres, souligné par Carole : « en les transmettant aux autres, les mentors intègrent et approfondissent les notions ! »
Du côté du mentoré, il y a des objectifs, un suivi, le mentoré se sent plus investi par le regard du mentor qu’il admire et qu’il n’a pas envie de décevoir. Mélina a apprécié le soutien de Lewis : « Je l’ai fait deux fois et l’écoute de Lewis m’a beaucoup aidée. En plus c’est plus facile de se livrer à un autre élève, on fait plus confiance, tout en apprenant à se connaître ! » En effet, il est souvent plus facile de se confier à ses pairs qu’aux enseignants…
Quinze nouveaux élèves à mentorer à la rentrée 2022
« C’est clair que nous allons dès la rentrée de septembre mettre en place le mentoring pour tous les nouveaux », annonce Carole. Axé sur la vie de l’école, les règles, le fonctionnement etc, le mentoring évoluera ensuite vers le soutien aux apprentissages. Et les plus jeunes de cette année qui le souhaitent, pourront aussi mentorer les nouveaux élèves dans le cadre de cet accueil. Une rentrée qui promet !