Établissements alternatifs : 5 idées reçues à reconsidérer
Un établissement scolaire alternatif est, par définition, une « école qui fonctionne autrement ». Ses valeurs et ses méthodes sont parfois si éloignées d’un système éducatif classique, qu’elles ne peuvent que dérouter et interroger de l’extérieur. Voici les cinq idées reçues les plus répandues sur les écoles alternatives… à reconsidérer !
Plan de l'article
Les élèves sont libres de faire ce qu’ils veulent, l’environnement est trop permissif
Cette idée provient du fait que dans une classe d’une école alternative, qu’il s’agisse de la pédagogie Freinet, Montessori ou Steiner, ou autres, on a l’impression d’un grand désordre. Pas d’alignement de tables et des chaises, pas de professeur en posture d’autorité face à la classe, mais des échanges, des interactions, des corps assis, allongés, debout, des élèves qui travaillent, d’autres qui jouent, d’autres encore qui se reposent…
Cette « liberté » – qui peut se confondre avec un certain « désordre » – est issue des pédagogies alternatives qui considèrent que l’éducation est intégrale : elle doit prendre en compte toutes les facettes de l’être humain, à la fois dans ses dimensions cognitives, psychologiques et corporelles.
Aucun jeune n’a le même rythme de développement et de croissance que son camarade. Aucun corps ne ressent la même fatigue, les mêmes besoins au même moment. Respecter un élève dans toutes ces dimensions a pour effet de l’apaiser dans le groupe scolaire qui peut se révéler anxiogène, lui transmettre le message qu’il est capable d’apprendre à son propre rythme et finalement, lui faire faire un grand pas vers un apprentissage plus agréable et autonome.
Peut-on dire pour autant que l’élève est libre de faire ce qu’il veut ? Bien sûr que non
La réalité : un cadre scolaire clair
Dans ce système à l’apparence « désorganisée », chacun d’eux a pris connaissance d’un cadre de valeurs bien défini par l’équipe pédagogique, auquel les parents sont d’ailleurs invités à adhérer : la flexibilité, oui, mais dans le respect des autres élèves et des enseignants, le respect du rythme de l’élève oui, mais à condition que ce dernier soit responsable dans ses apprentissages. Cela peut se traduire par une charte globale de valeurs signée par l’élève lorsqu’il entre dans ce type d’école. Le choix de ne pas contraindre les élèves à l’immobilisme, au silence et à l’obéissance n’est pas du laxisme, mais une liberté bien encadrée, permettant d’ailleurs de désamorcer bien des frustrations et donc de l’agressivité chez les jeunes.
Des locaux pour le bien-être et la réussite
Au lycée La Jonchère, les espaces de travail ont été conçus pour donner aux élèves une grande liberté de mouvements, encourager le travail en groupe, faciliter la concentration, seul, dans une cabine insonorisée, permettre le repos dans des espaces confortables… Ces espaces flexibles de grande qualité sont, de plus, mieux respectés par les élèves puisqu’ils s’y sentent bien.
Les élèves ne travaillent pas assez, il n’y a pas assez d’exigence scolaire
Dans une école alternative, aucune méthode d’apprentissage ne ressemble à une autre : selon l’enseignant, le cours peut être très académique, dynamique, ludique…
La réalité : des outils adaptés aux élèves
Les outils pédagogiques proposés sont très divers : un quiz, un projet de vidéo à réaliser ensemble, un cours de langues sur Duolingo, une classe inversée, un séminaire de révision hors les murs, un cours en petit groupe, un jeu de rôle, l’intelligence artificielle pour animer des notions, expositions immersives… Ces approches, aussi diverses soient-elles, ont pour finalité de développer le sentiment d’efficacité personnelle de l’élève rendu acteur de ses apprentissages.
Cette pédagogie active favorise la concentration et l’assimilation des connaissances. De par leur approche positive et bienveillante, ces méthodes réduisent par ailleurs considérablement l’anxiété et le stress. Enfin, l’aspect ludique permet de motiver les plus résistants à l’effort ! Dans ce contexte, il serait difficile d’affirmer que les élèves des établissements alternatifs ne travaillent pas.
Un suivi poussé du travail des élèves
Au lycée La Jonchère, des fiches ont été mises en place pour mesurer le travail quotidien de chaque élève. Elles précisent le nombre d’exercices effectués par chacun, les notions étudiées, les difficultés scolaires éprouvées. Des outils de mémorisation ont été développés (cartes de réactivation) pour permettre l’intégration parfaite des notions et un point global individuel est effectué chaque semaine dans une forme de coaching pour évaluer les efforts fournis et ceux à venir…
Les élèves et les enseignants sont trop proches, il n’y a pas d’autorité
Dans un établissement alternatif, il est possible qu’adultes et jeunes se tutoient et se côtoient dans une forme de proximité sociale, aux antipodes de toute froide autorité ou de défiance culpabilisante. Dans ce type d’école, les rapports de force sont inexistants pour faire place à la confiance et à la bienveillance. Parfois, il n’y a même ni sanctions, ni punitions… Alors, comment est-ce possible ?
Les pédagogies alternatives partent du principe que le jeune apprenant a trois types de besoins fondamentaux :
- il a besoin d’autonomie
- de compétences
- de proximité sociale
La réalité : une autorité bienveillante
À partir de là, les enseignants et encadrants ont pour seule et unique mission : l’accompagner dans son développement. Dans son besoin d’autonomie, l’élève est guidé par un enseignant ou un coach qui lui apporteront les méthodologies, dans son besoin de compétences, il est soutenu par ses enseignants avec la définition des objectifs à atteindre, des moyens pour y arriver et des consignes claires pour travailler.
Dans son besoin de proximité sociale, il est inclus par l’attention et l’intérêt qu’on lui porte et la confiance qu’on place en lui. Cette approche bienveillante le conforte dans son sentiment d’appartenance à un groupe. Lorsqu’une telle relation de soutien s’établit entre l’enseignant et ses élèves, ces derniers développent des comportements adaptatifs aux apprentissages tels qu’une augmentation de la motivation autonome et de l’engagement, des émotions plus positives, l’utilisation de stratégies d’apprentissage plus efficaces et de meilleurs résultats scolaires.
Des relations élèves-professeurs respectueuses
Au lycée la Jonchère, les relations avec les enseignants sont très cordiales, le tutoiement de rigueur, ce qui n’empêche pas le respect des adultes. L’établissement a toujours opté pour la confiance et la responsabilisation à la punition et la pression.
Les programmes scolaires ne sont pas respectés, il n’y a pas de rigueur académique
En termes d’efficacité académique, on peut dire que les écoles privées hors contrat sont soumises à des obligations de résultats. Certes, elles ne « sont pas obligées de suivre les programmes du Ministère de l’Education Nationale, ni de respecter les horaires de l’enseignement public. En revanche, elles doivent permettre aux enfants d’acquérir les connaissances du socle commun de connaissance, de compétences et de culture », stipule le Ministère de l’Education Nationale.
La réalité : des écoles inspectées et contrôlées
Très logiquement, ces établissements ne sont pas exemptés des inspections académiques. D’ailleurs, chaque académie est dotée d’une unité experte composée d’inspecteurs spécialement formés à ce type d’établissement depuis 2021. Les écoles hors contrat sont déclarées et inspectées tout en ayant la latitude d’appliquer des méthodes pédagogiques différentes pour parvenir aux résultats. Les élèves sont aussi évalués régulièrement – avec des méthodes propres à l’école. Il est à noter que dans ce type d’établissement, les familles sont informées des acquis, des progrès, des points de vigilance des élèves.
Par ailleurs, « chaque élève doit être capable de communiquer dans au moins deux langues vivantes à la fin de l’enseignement secondaire » selon l’Education Nationale. Sur ce point, on peut affirmer que de nombreux établissements alternatifs parviennent à sensibiliser très tôt les élèves à la pratique d’une langue étrangère dans une forme d’enseignement bilingue.
Anglais intensif et 100% de réussite aux examens
Au lycée La Jonchère, les enseignants en langues étrangères sont d’ailleurs des natifs des pays de la langue enseignée, facilitant l’assimilation de cette dernière par les élèves. Enfin, sur le plan de l’efficacité scolaire, les résultats sont au rendez-vous : 100 % de réussite au brevet et au bac !
L’accès à ces établissements est coûteux, ils ne concernent que des élites financières
D’aucuns reprochent aux écoles alternatives le fait qu’elles sont payantes et que leur coût est un frein à la mixité sociale. Dans le système actuel, seuls les établissements publics et les établissements privés sous contrat peuvent bénéficier de subventions publiques pour rémunérer leurs enseignants, louer leurs locaux, acheter du matériel… N’ayant aucun contrat avec l’Etat, les établissements alternatifs ne bénéficient d’aucune subvention et ne peuvent être financés, par conséquent, que par leurs propres frais de scolarité, des fonds privés, du mécénat…
La réalité : autofinancement et tarifs dégressifs
Les projets d’écoles privées hors contrat sont pour la plupart nés d’engagements de leurs fondateurs pour un enseignement souple, responsable et serein. Convaincus de la légitimité de leur vision, ils souhaitent toucher le plus grand nombre d’élèves. Ainsi, dans la grande majorité des cas, les établissements alternatifs proposent des tarifs dégressifs. Certes, l’inscription de ses enfants en école alternative représente un investissement économique conséquent mais il est faux de penser que ces écoles ne rassemblent que des “enfants de riches”. Beaucoup favorisent la mixité sociale en fixant un tarif selon le quotient familial. Certaines, dans un esprit coopératif et sous statut associatif, proposent aux familles de participer à la vie de l’école à hauteur de quelques journées par an et ainsi baisser leurs frais de scolarité.
Des frais de scolarité adaptés aux revenus
Pour que le lycée La Jonchère soit accessible à un maximum de jeunes adhérant à sa pédagogie et à ses valeurs, les frais de scolarité ne doivent pas être un frein pour leur inscription. Le tarif d’inscription est adapté aux revenus de chaque famille et réévalué chaque année.