Quels dispositifs sont déployés pour l’orientation au collège et au lycée ?
Très tôt, se pose la question de l’orientation pour les jeunes élèves dans le système scolaire français. Dès la 3e, il faut opter soit pour une filière professionnelle soit pour une voie générale. Ensuite, au lycée, l’élève peut encore choisir entre un bac professionnel ou un bac général, auquel cas, il devra définir ses matières de spécialités. Tout cela en commençant à se projeter vers ses études supérieures… ! Quels sont les outils et dispositifs aujourd’hui pour les aider à s’orienter ? Quelles sont les statistiques les plus parlantes en lien avec l’orientation scolaire ?
Plan de l'article
- L’orientation en chiffre clés
- 6 reproches faits à l’orientation en France
- Le programme Avenir(s)
- Mon orientation, plateforme en ligne
- L’entretien d’orientation de 3ème
- Affelnet pour l’affectation lycée
- Choisir sa filière au lycée
- L’orientation dans le cycle secondaire
- Bien orienter les élèves à La Jonchère
Nos élèves sont confrontés dès leurs années de collège à effectuer des choix importants pour leur avenir. C’est le cas notamment en cours de 3e, 2e et 1ère. Outre les discussions et échanges éclairants au sein de l’entourage familial, le jeune a besoin d’élargir ses domaines de connaissance sur plusieurs points : les filières d’enseignement et leur aboutissement, les secteurs professionnels et les métiers. Enfin, et pas des moindres, il doit bien se connaître lui-même. Lui permettre d’identifier ses passions profondes et de les exprimer est en soi un important pas en avant. Les équipes éducatives ont bien sûr un grand rôle à jouer dans cette orientation en confortant ou non l’élève dans ses choix, selon la connaissance qu’elles ont de ses forces ou de ses difficultés dans les apprentissages.
L’orientation en chiffres clés
Tous les élèves sont conscients de l’importance de l’orientation scolaire et professionnelle pour leur avenir mais seulement 44% d’entre eux se sentent suffisamment bien accompagnés pour faire les bons choix (Etude Impala 2022 pour les profs).
Le lieu de réflexion attribué à l’orientation est d’abord la maison (52%) puis l’école.
Après les parents vers qui les enfants se tournent en cas de questions ou de besoins d’informations, les réseaux sociaux sont le premier canal consulté pour obtenir des informations en lien avec l’orientation lorsqu’ils se rendent en ligne pour se renseigner.
Par ailleurs, 3 parents sur 4 s’estiment mal informés pour renseigner leurs enfants. 2 professeurs sur 3 s’estiment mal formés sur le sujet de l’orientation scolaire et ne pas disposer d’assez de temps pour accompagner l’élève dans ce cadre (63%)
En France, seul 1 élève sur 5 serait à sa place en terme d’orientation scolaire, ce qui fait 80% d’élèves mal orientés (Vie Publique / Studyrama).
Par ailleurs, la réforme du bac a encore contribué à complexifier le temps scolaire allouable aux problématiques d’orientation professionnelle et scolaire.
Maintenant que le cadre global est posé, revenons sur les dispositifs existants en France pour l’orientation au collège et au lycée.
Problématiques rencontrées par l’orientation en France
Un choix imposé et trop de pression
De nombreux élèves ont le sentiment de ne pas avoir réellement le choix de leur orientation, surtout en fin de 3e ou en première/terminale. Les conseils de classe ont l’effet d’une décision imposée avec un pouvoir certain dans l’orientation, et donc des orientations vécues comme autoritaires ou injustes.
Des décisions imposées trop tôt
Sur Radiofrance, un reportage lié à Parcoursup et à l’orientation scolaire a été intitulé “Trop tôt, trop vite, trop jeune”. Le reproche souvent fait au système scolaire français public est de pousser à des choix très importants (notamment entre la voie générale, technologique ou professionnelle) dès la 3ème alors que les élèves sont souvent mal informés. Par ailleurs, le choix de ces voies est souvent cloisonné, avec peu de passerelles entre les différentes filières en cas d’erreur de choix faite dans l’orientation.
Des filières hiérarchisées et mieux perçues que d’autres
La filière générale est souvent valorisée, contrairement à la voie professionnelle – souvent perçue (à tort) comme une voie d’échec scolaire choisie par défaut.
Des inégalités sociales et territoriales
Les élèves issus de milieux favorisés sont souvent mieux orientés grâce au soutien familial et à l’accès à l’information. La situation géographique joue aussi : en fonction de la poursuite des études proposées dans l’offre locale, l’égalité des chances passe parfois par un déménagement pour poursuivre dans l’université de son choix.
Le manque d’accompagnement et d’information
Nous l’avons vu dans les statistiques. Ni les élèves, ni les parents, ni les professeurs ne se sentent en capacité d’assurer correctement l’orientation des élèves. Les psychologues de l’Éducation nationale (ex-COP conseillers d’orientation psychologues) sont trop peu nombreux pour assurer un suivi individualisé.
Orientation encore trop académique
Les soft skills et la personnalité des élèves sont peu prises en compte dans les choix d’orientation et dans l’évaluation de l’élève (talents créatifs, manuels…)
Le monde professionnel reste encore peu connu des élèves car dispose de peu de liens avec le monde professionnel : nouveaux métiers, réalités du travail…
Avenir(s) pour accompagner les élèves de la 6e à l’université
L’Éducation nationale s’appuie sur le dispositif ONISEP pour définir une offre d’information pour l’orientation. Avenir(s) en fait partie, constituant un socle de réflexion pour les élèves et les adultes qui l’accompagnent – parents, enseignants, conseillers d’éducation, directeur (trice)s des établissements et psychologues de l’Éducation nationale – qui les aident dans la démarche.
Il s’agit d’une plateforme numérique gratuite pour accompagner la construction du projet d’orientation, de la 5e à la terminale. Chaque élève peut disposer d’un espace personnel et puiser dans les outils qui l’aideront à avancer dans le développement de sa réflexion : un outil de mesure des progressions pédagogiques réalisées, une exploration des
métiers et des secteurs professionnels avec le module « Je découvre des métiers
» pour le cycle 4 (5e à 3e).
Pour les plus grands, Avenir(s) prépare à l’accès à l’enseignement supérieur ou à l’insertion dans le monde professionnel. La plateforme permet aussi de trouver des stages via des offres de stages nationale et régionales. L’outil est partagé par l’élève et ses accompagnateurs Avenir(s) dans son établissement. Il constitue une base de dialogue et de réflexion pour avancer. Dans chaque établissement, des enseignants sont référents de l’orientation par Avenir(s).
D’ailleurs, pour ces derniers, Onisep offre la possibilité d’appeler AllOnisep pour toute question sur l’orientation de leurs élèves, comprendre une filière, répondre aux questions sur l’accès aux métiers ou guider un élève face à des choix d’orientation.
« Mon orientation en ligne », une hot line d’experts
Service public gratuit proposé par mail, tchat et téléphone, « Mon orientation en ligne » est composé d’une cinquantaine de conseillères et de conseillers experts de l’orientation et du système éducatif.
Ces personnes répondent aux questions sur les formations, les parcours possibles, les métiers, les procédures, les dispositifs… Tous les jeunes ont la possibilité d’y accéder : collégiens, lycéens, étudiants (scolarisés à temps plein ou apprentis), jeunes non scolarisés ou déscolarisés, jeunes en situation de handicap ou à besoins éducatifs particulier, familles, professeurs et professionnels qui les accompagnent.
Ces experts apportent un appui à l’information sur Parcoursup, à la lutte contre le décrochage scolaire, à l’information sur le droit au retour en formation, à l’inclusion.
L’entretien individuel d’orientation en 3e, un moment pour faire le point sur ses motivations
Dès la 3e, il faut se décider entre la voie générale et technologique et la voie professionnelle. Outre les outils proposés par l’Onisep, l’élève passe un entretien individuel d’orientation et le plus tôt dans son année de 3e est le mieux ! Cet entretien porte sur son parcours, ses motivations et ses résultats. Il s’agit d’un dialogue constructif avec son professeur principal, la famille et un psychologue de l’éducation nationale (PsyEN).
Un questionnaire sonde les centres d’intérêts, les goûts, la personnalité et les activités extra-scolaires de l’élève : aime-t-il s’occuper d’animaux ? Est-il plutôt attiré par le commerce et le « business » ? Est-il particulièrement habile de ses mains ? Sociable ? Dynamique ? Introverti ? Cet entretien permet de dessiner son profil et d’entrevoir une voie de formation possible.
Ensuite, il s’agit de mettre en place l’accompagnement éducatif idoine en coopération avec le PsyEN. Ces derniers sont malheureusement trop peu connus et surtout trop peu nombreux. Du fait leur faible nombre – 3600 pour toute la France ! – ces personnels sont rarement affiliés à un seul établissement et « tournent » sur différents collèges et lycées. Il n’est pas évident, dans ces conditions, d’effectuer un suivi approfondi et personnalisé des élèves qui cherchent leur voie…
L’entretien individuel d’orientation est important car il s’agit, dès le mois de janvier de l’année de 3e, d’indiquer les choix d’orientation parmi lesquelles : la 2de générale et technologique, la 2de professionnelle ou la 1re année de CAP. Le deuxième conseil de classe de 3e, formule les avis provisoires d’orientation, le dernier conseil valide ou non les choix. Enfin le fameux stage de 3e est une façon de se projeter dans un univers professionnel et, pourquoi pas, servir de déclic dans le meilleur des cas !
Affelnet, la procédure d’inscription à tous types de lycées
À partir de mai, c’est le moment de faire ses demandes d’affectation dans un lycée, qu’il soit professionnel ou général. Là encore, les informations sont détaillées sur le site « Choisir son orientation » qui permet de prendre connaissance de tous les types d’établissements proposés selon leurs modalités, spécialités, situation géographique…
Il est important de bien comprendre si le lycée propose l’internat, l’alternance, quel statut scolaire pour l’élève, les débouchés offerts par la filière et surtout, des avis sur les établissements. Cette plateforme d’expression des vœux est parfaite si l’élève, en fin de 3e, a une idée précise de son orientation. Si tel est le cas, il peut chercher un établissement professionnel et une région qui correspondent à ses vœux : horticulture, esthéticien, modélisation… par exemple. Il est toujours conseillé de se préinscrire au lycée général de son secteur pour garantir un plan B. Les demandes sont formulées début mai.
Pour les filières générales et technologiques, c’est le conseil de classe de fin de 3e qui valide la pré-inscription de l’élève. Fin juin sont affichés les résultats des demandes, il faut alors s’inscrire définitivement auprès de chaque établissement.
L’orientation au lycée, le printemps du choix
L’heure du choix provisoire d’orientation – 1ere générale ? technologique ? – et des spécialités survient dès février pour les élèves de 2ᵈᵉ générale et technologique. C’est pourquoi on considère que la classe de seconde générale et technologique est avant tout une « classe de détermination » : l’élève y teste ses goûts et ses aptitudes avant de choisir, des enseignements de spécialité pour la voie générale et une série qui permet d’approfondir les enseignements de spécialité en voie technologique.
Les critères qui comptent lors de ce choix ? Son niveau général, ses motivations pour une voie particulière et ses chances de réussite dans les matières dominantes. Un stage en entreprise est aujourd’hui demandé à la fin de la seconde générale et technologique. Sa durée imposée de deux semaines permet à l’élève de découvrir la pratique d’un métier, ce qui peut l’aider à décider de l’orientation en 1ere. La décision d’orientation, à la fin de la seconde, est prise par le chef d’établissement, à l’issue du conseil de classe. Si la proposition du conseil de classe ne correspond pas aux vœux exprimés par l’élève ou sa famille, ces derniers sont reçus par le chef d’établissement pour les en informer et recueillir leurs observations. C’est le chef d’établissement qui prend la décision finale.
Préciser son avenir dans le cycle terminal
Les enjeux du lycée sont les choix entre les enseignements de spécialité de 1ʳᵉ et de terminale au lycée général. En effet, à la fin du troisième trimestre de la classe de 1re, les lycéens doivent choisir les deux enseignements de spécialité qu’ils souhaitent conserver en terminale, importants pour la suite de leurs études supérieures. Au lycée professionnel, il s’agit de décider de la suite : insertion professionnelle ou poursuite des études ? Pour les aider à prendre des décisions, un accompagnement et un conseil à l’orientation sont proposés. Les lycéens peuvent consulter la plateforme Horizons21 pour tester les combinaisons d’enseignements de spécialité possibles en fonction de leur projet.
Il est conseillé de se rendre sur la plateforme Parcoursup dès la classe de 1re pour consulter les attendus des formations de l’enseignement supérieur. Cette étape permet d’obtenir des indications sur les compétences et les connaissances qu’il faut avoir pour réussir dans chaque formation. Enfin, en classe de terminale, le conseil de classe se prononce sur les vœux de poursuite d’études des élèves dans l’enseignement supérieur et le chef d’établissement émet un avis sur chacun de ces vœux.
Au lycée La Jonchère, une coordination constante entre élèves et enseignants
Au lycée La Jonchère (LLJ), l’orientation des élèves est un véritable travail d’équipe. Enseignants, parents et professionnels spécialisés avancent main dans la main pour accompagner chaque élève dans la construction de son projet professionnel. Deux expertes de l’orientation, Carole M. et Carole P., formées à Parcoursup et issues du monde de l’entreprise et du coaching, pilotent ce parcours avec une approche à la fois concrète et bienveillante. Elles travaillent en étroite collaboration avec l’équipe enseignante qui communique en permanence sur les forces, les aspirations et pistes d’avenir de chacun. Ce dialogue constant permet d’ajuster les choix et de construire un accompagnement sur mesure.
Dès la 3e, les élèves sont initiés à la rédaction de CV, de lettres de motivation et à la prise de parole lors des oraux du stage d’observation. Ils participent aussi à des rencontres inspirantes dans le cadre du dispositif « Une heure avec un métier », où parents et professionnels viennent partager leur expérience.
Au lycée, cette dynamique s’intensifie : les élèves explorent les différentes spécialités dès le niveau de seconde en assistant aux cours de spécialité de leurs aînés, affinant ainsi progressivement leur orientation. Le stage de fin d’année de seconde, les présentations d’écoles, les cartes mentales et les ateliers de coaching viennent nourrir leur réflexion.
En terminale, l’accompagnement sur Parcoursup est à la fois collectif et individualisé. Des temps de travail en groupe créent une belle émulation, chacun avançant avec les autres, en partageant conseils, doutes et encouragements. Un coaching personnalisé depuis la découverte de la plateforme jusqu’à la préparation des entretiens ou des tests d’entrée dans un établissement supérieur est effectué. Ce suivi étroit se fait en lien avec les familles qui ont un rôle essentiel dans cette aventure commune. Ainsi, à LLJ, l’orientation est un chemin qui se construit à plusieurs, avec exigence et confiance !
Related Posts:
- Quels sont les différents types de difficultés scolaires ?
- Bien-être scolaire : quels enjeux pour la réussite…
- Ado hypersensible : comment l’aider à surmonter ses…
- Quel collège choisir après une scolarité Montessori ?
- Locaux du collège-lycée La Jonchère : le plein de…
- Portrait de Raphaël, 15 ans : « J’ai gagné toute ma…