L'école classique est-elle responsable du mauvais niveau d'anglais en France ?
Un accent français très marqué, un vocabulaire limité et une grande appréhension à prendre la parole… Une majorité d’élèves français cumulent les handicaps lorsqu’il s’agit de se lancer dans la langue de Shakespeare. Autrement-dit, leur réputation « d’être nuls » en anglais peut parfois les précéder ! Pourquoi l’enseignement de l’anglais n’est-il pas efficace en France ? Comment peut-il s’adapter aux enjeux du monde d’aujourd’hui ?
Avec 1,45 milliard de locuteurs, l’anglais est, avec le mandarin, la langue la plus parlée au monde. C’est surtout la langue officielle et commune à l’international pratiquée dans tous les domaines, qu’ils relèvent des affaires, de la culture, de la diplomatie, du tourisme… Sans l’anglais, difficile de communiquer en dehors de chez soi. Les Français se heurtent depuis des générations à leurs limites dans la pratique de l’anglais. Qui n’a pas vécu cette expérience frustrante de la « barrière de la langue » lors d’un voyage à l’étranger ?
Plan de l'article
- Le niveau des Français en anglais est insuffisant
- L’oral s’améliore, l’écrit stagne
- Six niveaux différents pour les langues
- Les écueils de l’apprentissage de l’anglais en France
- Le dispositif EMILE : une solution pour mieux apprendre
- Une langue pour l’avenir professionnel de vos enfants
- L’anglais au Lycée La Jonchère
Le niveau des Français en anglais, pas au rendez-vous
Le baromètre mondial EF English Proficiency Index (EF EPI) 2024 est sans appel. Il révèle que le niveau des élèves français est non seulement mauvais mais il a reculé de 7 points en un an : de la 42e place en 2023, la France est passée à la 49e place en 2024, sur 116 pays. Ce « niveau modéré » de compétences doit interroger sur la façon d’enseigner l’anglais en France, alors que 18 pays européens sont classés en « niveau élevé » ou « très élevé » (parmi lesquels le Pays-Bas est 1er avec les pays scandinaves comme la Suède et la Norvège en top 5). Ce sont certainement ces chiffres qui nous valent une réputation de “Français nuls en anglais”.
L’oral s’améliore, l’écrit reste stable
Malgré les difficultés en apprentissage des langues, les élèves français ont toutefois progressé sur une petite période de 8 ans, entre 2015 et 2022.
Une étude de l’Éducation Nationale publiée en septembre 2024, indique qu’en CM2, 56 % des élèves atteignent le niveau A (voir tableau ci-dessous) du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), soit 6 points de plus par rapport à 2016.
À la fin du collège, la progression de la compréhension orale se confirme avec 62 % des élèves atteignant le niveau A2, soit une hausse de 5 points depuis 2016.
Toujours selon cette étude, les élèves ayant progressé à l’oral indiquent qu’ils ont bénéficié d’une « exposition renforcée » à la langue en classe à travers des vidéos ou des lectures en anglais par leur professeur. Le bémol reste l’écrit : en classe de CM2, seulement la moitié des élèves (53 %) atteignent le niveau A1, un résultat qui stagne depuis 2010.
Six niveaux d’apprentissage linguistique pour se repérer
Le Cadre européen commun de référence pour les langues (CERCL) définit six niveaux d’apprentissage de l’anglais et des langues en général.
Pour les personnes qui doivent prouver leur niveau d’anglais dans le but d’étudier, de travailler ou de s’installer dans un autre pays, le CECRL leur permet de comparer les résultats ou niveaux obtenus lors d’examens du type « International English Language Testing System» (IELTS), Aptis ou Certification Cambridge avec ceux exigés par des organismes et des établissements d’enseignement.
Niveau
| Description |
A1 Débutant | Peut comprendre et utiliser des expressions familières et quotidiennes. Peut se présenter ou poser des questions simples. |
A2 Élémentaire | Peut communiquer dans des situations simples et routinières. Compréhension basique de phrases courantes. |
B1 Intermédiaire | Peut se débrouiller lors de voyages, exprimer ses opinions, raconter des événements ou expériences. |
B2 Intermédiaire avancé | Peut comprendre le contenu principal de sujets complexes. Capable de tenir une conversation fluide avec un natif. |
C1 Avancé | Peut comprendre des textes longs et complexes. S’exprime couramment sans chercher ses mots. |
C2 Maîtrise | Peut comprendre tout ce qu’il lit ou entend. S’exprime spontanément, très précisément, même sur des sujets complexes. |
L’apprentissage de l’anglais dans l’école française classique
«Trop de théorie, trop d’écrit, pas assez de pratique de la langue » peut-on entendre lorsqu’on interroge les élèves de collèges et de lycées sur la nature de l’enseignement de l’anglais dans leur classe.
Il est vrai que l’apprentissage de l’anglais est globalement basé sur l’écoute du professeur, la récitation des verbes (notamment irréguliers), l’apprentissage de liste de vocables, la lecture et l’analyse des textes de littérature… Le « par cœur » est aussi privilégié, ne laissant pas assez de place à la pratique orale, aux échanges pragmatiques, aux conversations, au développement de champs lexicaux variés et concrets…
Plusieurs raisons structurelles peuvent expliquer ces freins :
1. La culture du cours magistral
Le silence est un élément central de la discipline scolaire en France, les élèves devant se taire pour respecter l’autorité des enseignants et favoriser la concentration en classe. La pédagogie française est donc historiquement fondée sur l’écoute passive et la mémorisation répétitive.
2. L’école favorise l’écrit plutôt que l’oral
La culture de l’enseignement français ne se base pas sur la prise de parole et l’expression orale mais sur l’écrit. Ainsi, le rôle moteur de l’oral n’est pas pris en compte alors que la parole est un outil majeur au service des apprentissages.
3. Une pénurie d’enseignants d’anglais
Dans certaines académies, il y a une pénurie d’enseignants d’anglais qualifiés, parfois remplacés par des non-spécialistes qui ne sont pas à l’aise avec la langue : la fluidité de la langue et l’accent ne sont pas au rendez-vous !
4. L’école française trop autocentrée ?
L’idée que la culture française est prestigieuse et que la langue française est à « défendre » n’incite pas à s’ouvrir aux langues étrangères. Autrement-dit, l’enseignement en France pêche par une sorte d’autocentrisme et de manque d’ouverture à l’international, ce qui peut freiner la motivation des élèves à comprendre les enjeux de l’apprentissage de l’anglais pour leur avenir.
5. L’anglais réservé à l’élite ?
Autre point important : le fait que les apprentissages linguistiques renforcés soient proposés dans des filières d’excellence, telles que les classes européennes et les filières internationales, écartent certaines catégories d’élèves des chances de progression en langue. Ces élèves sont d’ailleurs ceux qui n’atteignent pas les résultats escomptés pour intégrer ces filières, ce qui creuse les inégalités de niveaux scolaires.
Une piste de progression : l’enseignement d’une matière intégrée à la langue étrangère (EMILE)
Aux Pays-Bas, premier du classement EF English Proficiency Index, l’anglais est rendu obligatoire à l’école primaire, vers l’âge de 10 ou 11 ans, plus tard qu’en France où une heure d’anglais est enseignée dès le CP.
Mais le pays a démocratisé le dispositif EMILE (enseignement d’une matière intégrée à la langue étrangère) consistant à enseigner une ou plusieurs matières en anglais.
De nombreux établissements secondaires proposent même la moitié de leur programme scolaire en anglais.
En France, selon une étude du British Council, « l’offre EMILE dans les écoles primaires françaises a augmenté » même si « les modalités de mise en œuvre des programmes EMILE par les établissements scolaires sont devenues plus complexes ». Selon les écoles et les compétences des enseignants, la matière enseignée en anglais peut varier (EPS, arts visuels, sciences…). Il est intéressant de noter que dans la majorité des pays européens, l’apprentissage d’une langue étrangère débute entre 6 et 9 ans. La tendance est de commencer de plus en plus tôt, parfois dès la maternelle.
L’anglais, une langue d’avenir
L’apprentissage de l’anglais n’incarne pas seulement l’ouverture à différentes cultures (États-Unis, Royaume-Uni…) ou une meilleure expérience lors de voyages à l’étranger, l’anglais peut également être un véritable atout professionnel pour votre enfant :
- Les stages à l’étranger augmentent d’année en année, avec des taux de croissance records en 2025 : +74,10 % en économie, + 67,85 % pour le secteur touristique et + 56,93 % pour la finance.
- Les opportunités de carrière à l’étranger dans le cadre d’expatriations sont directement corrélées au niveau d’anglais.
- En Europe (OCDE), les diplômés de licence (bachelor) gagnent un salaire 39 % supérieur à ceux qui ont un niveau bac. Ce pourcentage passe à 83 % pour les détenteurs de masters ou de doctorats.
Les métiers de l’intelligence artificielle (IA) sont particulièrement demandeurs de profils avec des compétences en anglais (Oxford University). La pénurie de talents IA pousse les recruteurs à ne pas privilégier les diplômes formels mais plutôt les compétences réelles. Ces métiers avec des compétences IA spécifiques sont payés en moyenne 23 % de plus.
L’apprentissage des langues au Lycée La Jonchère
Les experts en neurosciences attestent que l’apprentissage d’une langue étrangère sur le modèle académique n’est pas suffisant pour bien parler. La théorie doit obligatoirement aller de pair avec des situations interactives et un travail d’écoute des sons de la langue pour faciliter l’expression orale. Il faut donc apprendre à percevoir, mémoriser, reproduire les sons et le rythme de l’anglais.
C’est pourquoi, au Lycée La Jonchère, l’anglais est transmis par des enseignants anglophones qui maîtrisent la langue de manière naturelle, fluide et authentique. D’ailleurs, il n’est pas rare d’entendre des élèves se parler spontanément entre eux ou avec des professeurs en anglais puisque certains d’entre eux ont vécu des parcours scolaires dans des pays anglophones. Par ailleurs, des séjours sont organisés à l’étranger comme à Londres ou au Pays de Galles et des échanges scolaires mis en place avec des écoles d’autres pays. Ces initiatives facilitent grandement l’ouverture des élèves à la langue. L’anglais n’est plus un obstacle mais une forme d’expression naturelle. Les élèves acquièrent accessoirement la confiance nécessaire pour progresser. Un cercle vertueux dans l’apprentissage de l’anglais se met en place progressivement !
Le Lycée La Jonchère nous offre un apprentissage intensif de l’anglais dès la 6ème. Concrêtement, cela se traduit par:
- Jusqu’à 8 heures d’anglais par semaine, soit deux fois plus que dans le système classique.
- Plusieurs matières enseignées en anglais : des sciences, des maths ou du sport en anglais, pour une immersion naturelle.
- Des ateliers ludiques et une immersion culturelle : jeux de société, cuisine, mises en situation… fêtes de thanksgiving, Halloween, journées à thème… Vivre la langue, c’est bien plus que la conjuguer.
📌 L’IGCSE (Cambridge), une certification internationale que nos élèves passent en anglais, littérature, maths ou sciences. Ce challenge les motive et leur apportent la preuve d’un excellent acquis de langue.
📌 La spécialité LLCER pour les lycéens qui préparent le bac, avec un approfondissement en littérature et culture anglophone.
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